samedi 22 décembre 2007

Zik en folie

Ces derniers temps ça sent bon. Il y a près de trois semaines, un jour de fac comme un autre, je regardais le panneau des annonces, encombré de multiples "Vente livres anglais 1ère année", "A louer: appartement", "Concert de truc muche à telle date"... M'ennuyant ferme en attendant une pote, je regardais les annonces d'un oeil paresseux, histoire de passer le temps. Et là, oh! "Batteuse et chanteur débutants et motivés cherchent musiciens...". Il m'a suffit de lire ces quelques lignes pour retrouver mon punch de grande folle attachée aux causes perdues. Qu'importe, à mort les textos, téléphone, bonne accroche, bars, discussions, le courant passe. Ca aurait pu foirer pour un millier de raisons et pourtant! Me voilà guitariste dans un groupe de joyeux lurons.
Tout le problème était de trouver une salle de répèt, et en trouver une sans se ruiner ne fut pas une mince affaire. Heureusement pour nous, ô étudiants (pas fauchés mais presque), la MJC avait encore quelques créneaux horaires de disponibles et aussi une batterie sur place. Bénie sois-tu MJC. Les répét de cette semaine se sont étonnamment bien passées. Personne n'ayant jamais eu de groupe, excepté notre chanteur, on craignait le cafouillage, la voix qui part en vrille, la tremblotte des doigts, le trou noir, mais en fait nos p'tits morceaux de reprise ressemblent aux originaux, ouf soufflons, ça met en joie!
Avec pour seul but de s'amuser et de ne pas trop massacrer les grands classiques, quatre spécimens s'éclatent.
Pour l'instant on s'est tous bien amusés sur "Seven Nation Army", "Personal Jesus", Sweet dreams" et "Through the glass" et en sérieux groupe que nous sommes, on a fait une liste d'autres morceaux à bosser pour la semaine prochaine. Waah c'est trop bon. Objectif: faire une scène libre en janvier ou février. Et si ça se passe bien, jouer au festi de la fac à la fin de l'année. Oui, soyons fous!

dimanche 16 décembre 2007

Lève ton nez

William est enfant unique. Ses parents, Jonathan et son épouse Miranda le désiraient plus que tout. Deux fausses couches le précédaient déjà alors qu'il atteignait son quatrième mois d'existence dans le ventre de sa mère. Les futurs parents craignaient un nouvel échec. Suite aux complications antérieures, Miranda avait été suivie de près durant toute sa grossesse, une infirmière résidait même chez eux, s'occupant des piqures quotidiennes et des soins parallèles indispensables à l'état particulier de sa patiente. L'affaire roulait, puis au septième mois le petit polichinelle décida de sortir plus tôt que prévu. Et il sortit tout à fait bien, il se présenta facilement au monde, sans faire de résistance, et l'accouchement fut très rapide. "Celui là, c'est un rapide!". Apparemment le médecin avait dit ça comme s'il s'agissait d'une bonne chose que de naître avant terme. Les infirmières, elles, rigolaient derrière leurs dents. Si ces dames riaient tout en restant dissimulées derrière leur bienséance et leur professionnalisme, c'était pour éviter de prendre une rouste. Le médecin, celui là même qui venait d'assister Miranda pendant son accouchement, était connu pour être un Don Juan né. "Celui là c'est un rapide" était la phrase que le médecin avait prononcé le jour de sa propre naissance. Comme William, il était né prématurément, et plus tard il était devenu l'un des plus grands coureurs de jupons qui existent sur Terre. Toujours quelques mots de flatteries en réserve, il était inépuisable dans l'art de séduire ses dames. Avec lui, une proie devenait vite une victime, victime d'avoir plié sous les assauts de ce fin et élégant carnassier. Selon la légende de l'hôpital Saint Marne, celui qui naissait avant l'heure et sous les yeux du fameux médecin ne pourrait être qu'un indéniable séducteur une fois capable de se tenir sur ses jambes et de manier la prose. Une malédiction paraît-il, un sujet de rigolade surtout. William semble avoir souffert de la sentence plus qu'il n'aurait fallu, car il était là plus privé de panache et de verve séductrice que n'importe qui. Prendre la relève de Monsieur le Don Juan semblait impossible. J'ai bien dit "semblait".

William a huit ans maintenant. Grâce aux efforts répétés de ses parents et au chèque envoyé par le père de ce dernier, il a pu intégrer une école spécialisée dès ses quatre ans. Là-bas, la gestuelle fait la belle part à l'expression artistique, au langage du corps. L'enfant doit pouvoir s'exprimer sans souffrir de la frustration du manque de connexion au monde. La plupart des enfants autistes sont incapables de se concentrer sur ce que fait ou ce que dit quelqu'un. Il ne peut pas toujours fixer son attention sur ce que lui disent les personnes qui l'entourent. Il n'arrive pas à dialoguer ou alors par procuration et c'est la papier sur lequel il a dessiné quelque chose qui sert de support à sa pensée, c'est aussi la musique qu'il compose maladroitement sur une guitare qui trainait dans un coin, tout devient Art, comme tout devient sujet de l'expression de l'enfant. Une boite d'allumettes comme un coussin ou un feutre peuvent l'aider à communiquer de ce qui trotte en lui. L'agitation qui possède les "autistes" vient du fait qu'il n'arrive pas à l'expulser en dialoguant avec les autres. Il leur faut donc des moyens pour évacuer le trop plein de fougue incomprise qui bouillonnent en eux. Cette école a été créé pour les aider à le faire, et pour leur trouver une place dans la société une fois adultes.

Dans sa chambre, William contemple souvent le plafond durant des demi-heures entières. Un après-midi, il l'avait tant regardé qu'il avait eu un torticolis et avait dû porter, à son grand désespoir, une minerve durant dix jours. Il avait horreur de ça et quand il y repense de temps en temps, il est alors pris de violents tremblements. Aujourd'hui, William continue néanmoins de regarder son large plafond blanc, parce que ça lui plaît, parce qu'il s'amuse comme un petit fou à faire ça. Ce qui se passe sur la moquette, il n'en a rien à faire car c'est là-haut que ça se passe. Les choses qu'il voit et imagine ne trouvent leur place et leur sens que projetées au dessus de sa tête, comme pour leur donner une grandeur qu'elles n'auraient pas eu si elles étaient restées plaquées au sol. Quant à les projeter sur les murs de la chambre, William trouvait que c'était nul,
"C'est nul si il y a une partie en haut et une partie en bas".
"Une partie de quoi, William?"
"Une partie du dessin ou du film que je vois. Il faut que ça soit à la même hauteur. Alors le plafond c'est mieux."
"Je comprends."
"Alors les films au cinéma pourquoi c'est pas comme ça?".
"Les gens s'endormiraient si on projetait les films au plafond ou alors ils attraperaient un torticolis, comme toi".
"Ah bon". Et William n'avait plus rien dit. Béatrice avait eu beau tenté de relancer la conversation, plus rien n'était sorti de sa bouche. William était de nouveau parti à la rencontre de son plafond.

Les mèches blondes tombant en arrière, les yeux grands ouverts sur le ciel de plâtre au dessus de lui, il n'arrive pas à comprendre pourquoi le cinéma se regarde différemment chez les autres. Chez lui, dans son cinéma à lui, tout est simple, les gens ont un toit de cinéma au dessus d'eux, et ça les protège de la pluie. Il est bien à l'abri, mais il ne sait pas pourquoi la pluie embête le reste du monde. Quand il pleut, les journées sont tristes pour les autres: le personnel et les camarades regardent le ciel en geignant et en râlant. Ils ne regardent le ciel que quand il pleut, ces idiots. Ils ne connaissent pas le ciel en images et en couleurs, ils ne veulent pas voir et personne ne veut regarder le plafond avec lui. "Mal au cou", disent-ils, mais William n'a pas mal, lui.
Le bambin est toujours couvert de bleus et chaque jour lui en offre de nouveaux. Il regarde trop en l'air.
"Monsieur a la tête dans les étoiles",
"Monsieur est constamment dans la lune",
"Monsieur rêvasse",
"Monsieur tombe...
et se relève".
"Monsieur n'est jamais fatigué, le nez en l'air".
"Monsieur veut voir tous les nez en l'air".
"Monsieur a envie de devenir réalisateur".
Oui, réalisateur et pas écrivain, car quand sa maman lui a lu "Anywhere out of the world", eh bien, il n'a pas aimé du tout. Plus tard, William connaîtra le succès, ses films plairont.

Barbe blanche

C'est Noël dans moins de dix jours, dans les rues les familles arpentent le pavé et les places éclairées pour aller de magasin en magasin faire toutes les courses de Noël. Le Père Noël est rudement bien aidé dis donc! Pourquoi donc achètent-ils tous des cadeaux?
"C'est pas le Papa Noël qui doit acheter les cadeaux normalement? demande Emilie à sa mère.
-Ma chérie, le père Noël apprécie les petits coups de pouce.
-Il est nul alors, répond la petite déçue.
-Non ma puce, mais ça lui arrive d'être fatigué, il a beaucoup de travail, lui explique t-elle.
-Pourquoi il ne demande pas de l'aide à Superman?
-Mais parce que Superman n'existe pas, c'est un personnage de dessin animé.
-Si, il existe! S'il n'existe pas alors le père Noël non plus!
-Oui ma chérie, oui. Allez, finissons les courses, il est déjà 18h30."

Est-ce qu'il n'est pas temps pour moi de raccrocher? D'arracher cette grande barbe blanche et de rentrer chez moi pour me mettre au chaud? Depuis combien d'heures suis-je assis là, à poser avec tous ces bambins devant les appareils photographiques de leurs parents enchantés? Combien de temps que je pose avec ce marmot calé entre mes bras frigorifiés? Je l'ignore, j'ai perdu toute notion du temps, comme tous ces gens qui voient les heures passées à grande vitesse tandis qu'ils s'amusent à faire leurs courses. Le temps file, la période de Noël est une des plus speed de l'année. D'ailleurs j'y pense, il ne reste plus que dix jours avant Noël donc plus que dix jours de boulot et une fois mon chèque encaissé se sera terminé. J'aurais terminé mon travail de décembre, et en janvier si la chance me sourit, je trouverai un autre boulot, pour je l'espère plus de deux semaines. Ici et maintenant, je devrais rire intérieurement, sourire franchement de toutes mes dents (dont je suis d'ailleurs très fier, mon dentiste dit que j'ai une dentition remarquable pour mon âge: j'ai 65 ans). Ah oui, je devrais être content de ce travail et apprécier ma chance de rendre quelques enfants heureux pour quelques instants. C'est la classe de rencontrer le père Noël (jusqu'à dix ans, après c'est la honte. Les choses changent. Après les jeunes demoiselles fantasmeront sur les beaux rockeurs vêtus de cuir noir et les jeunes hommes idôlatront leur star de ciné préféré ou un chanteur peut-être. Navré pour les clichés.). Mais aujourd'hui, qu'importe, c'est moi la star! Pour ce marmot (nommé Thomas), je vais sourire derrière ma barbe synthétique (trempée de la vapeur qu'expulsent mes poumons) et poser une nouvelle fois, pour que lui et ses parents puissent avoir une belle photo du Papa Noël 2007 d'Albi. Le Papa Noël de la Place du Vigan, le grand-père fatigué qui traîne un rhume depuis la semaine dernière, mais qui il faut le dire pète le feu quand même. Sous cette fausse identité très confortable (mon costume est divin, je me sens comme sous ma couette), la lourde responsabilité qu'est celle de ne pas decevoir les enfants s'allège. Je me sens entouré. Les guirlandes électriques qui décorent le ciel sombre me donnent de la joie au coeur. Tous ces gens sont là pour rêver un peu et même si la plupart ragent contre leur compte bancaire qui se vide trop vite, les gens ont plutôt l'air heureux. C'est probablement la déco qui les rend si euphoriques et aimables. Bon et bien, bravo à la ville! Les guirlandes et les sapins décorés qui illuminent les rues me font presque croire que je ne suis pas une méga arnaque mais une gentille arnaque dans son environnement naturel et j'aime ça.

dimanche 9 décembre 2007

lundi 3 décembre 2007

Girl that speaks no words

Wong Kar-wai. Branchez moi sur le sujet et c'est la migraine assurée. Que de louanges à chanter. J'adore "2046", m'extasie devant "In the Mood for Love", mais aïlle "My Blueberry Nights" j'en pleurerais presque. Mais qu'est-ce qu'il nous a fait notre Wong? Je reste sans voix, comme Norah (la demoiselle n'ouvre pas beaucoup le bec dans le film, ça change).
Me suis ennuyée. J'ai pris une mauvaise claque. En même temps... difficile de faire du grand avec un scénario aussi bateau et puis c'est mal filmé, comme baclé. Le film commence trop vite et on y croit pas du tout. La musique quant à elle a pour fonction de combler le trop plein de rien et ça se sent. C'est vide et Norah, comme son personnage, a l'air de s'ennuyer terriblement d'un bout à l'autre du film dans lequel d'ailleurs les gens dans la détresse, c'est pas son problème. Son personnage est mou. Elle regarde, ne fait que regarder et semble complètement dénuée de caractère, bref impossible de s'attacher à elle ou de compatir à son sort. Elle se fait simple spectatrice au milieu des autres et regarde la vie s'en y participer. La compassion, elle ne connaît pas et les mots non plus. Elle doit aligner quinze phrases dans tout le film et encore j'exagère à peine. Son personnage est déprimant (oui, c'est vrai, elle a de quoi être triste, c'est fini avec son mec). Mais diable, c'est terriblement lent et pourtant "2046" l'est encore plus et ça ne l'empêche pas d'être un CHEF D'OEUVRE, mais dans ce nouveau né les plans sont ronflants. Heureusement, il y a encore une chose qui continue à m'envoûter chez mon Wong (et qui m'a empêché de m'endormir), les couleurs. Bien, la flatterie peut sembler assez basse mais j'adore les couleurs de ses films. Elles sont fortes, les alentours s'en éveillent et les coups durs des personnages en paraissent plus poétiques. Pour moi Wong c'est de la poésie en barre, des films délicieux qui se dégustent doucement pendant que le temps trace lentement son chemin, mais là j'ai été vraiment déçue. Certes, la BO du film est bonne et Norah Jones est toute mignonne mais ça s'arrête là. Question de goût, question de gggooûût! Mais! Pour un bon film sur fond de sentiments bafoués avec de la bonne musique et une voix sublime, "Once" est bien meilleur!
Je l'attendais depuis perpète ce petit bout de pellicule, ce "Blueberry"...
Je n'imaginais pas ça. Après chacun ses goûts et moi j'aurais retenu qu'aller voir un film c'est d'abord découvrir sans avoir de trop grosses attentes, sinon on est déçu.
Mais si Wong, je t'aime encore.

jeudi 22 novembre 2007

Fragments en scène.


Des armes, l'écriture de pourriture. Des armes, des discours écorchés. Une libellule qui pend une chouette. Du haut de son arbre, pend un hibou, au devant d'un temps pédant, loin de toi. Un arrachage de molaires, les aliments mal machés qui font mal à l'estomac. Une nausée mouvante, roulant au travers des tuyaux protestants. Tous ces plans mordant, penchant pour l'ardent, le feu, l'amant. Une éponge à merde, cette pensée passée. Une échelle à l'éternité, d'un souvenir ou d'un rameur qui a peur, bonhomme galère en mer. L'approche de quoi de cette osmose rampante sur le tapis souillé, des paroles baveuses de conneries, ce faquin de rêve, cauchemar, de nouveau emprunté par ma tête aux archives d'enfance. Un cauchemar qui crie. Lui foutre une sépulture et se casser, mordre le passage, le couper, ne plus le laisser passer. Revenir à ce rire broyé mais sincère.

mardi 13 novembre 2007

Poubelles à sortir!

L'écho de la première parole terminait de résonner quand les lèvres de son créateur se mirent à trembler, plusieurs fois, comme hésitantes à donner des descendants à ces mots précédents. Avait-il été trop loin cette fois? En face, sa petite fille le fixait de grands yeux ronds qui ne clignaient plus. Oui, il était allé trop loin. Les mains de Mathilde se posèrent sur la table, molles et affalées. Autour de cette table autour de laquelle ils étaient assis, le silence s'épaississait. La jeune femme semblait soudain avoir retrouvé son mutisme d'enfance et visiblement son corps venait de raccrocher lui-aussi. Par les mots dégottés maladroitement par son grand-père, Mathilde se retrouvait désarmée, nue et transie de froid, les mauvais souvenirs lacérant ses membres d'une douleur montante.
"Mathilde, Mathilde, dis quelque chose. Qu'est-ce qui ne va pas?". A cet appel incapable, un sourire en coin vint tirer la langue à la question.
Mais que racontait-il ce grand vieux? Quel incapable! Il sort le scalpel et s'imagine réduire les dégats avec un klinex? Encore un qui l'aime et qui ne peut pourtant pas l'aider. Stoïque mais humaine, le mal grandit subitement d'un souvenir qui lui fit perdre une larme. Elle l'essuya d'un revers rapide de la manche. Ni devant son grand-père, ni devant personne, elle ne viderait son sac à merde. Pas en "live", cela ne se fait pas en société, cela fait peur alors elle continuera de chanter "Oui, ça va", "Oui tout va bien", "Oui et toi?" (dans ses moments altruistes), mais guère plus. On ne vide pas ses ordures devant ses voisins. Vous en voyez souvent vous, des gens qui sortent leurs poubelles autre part que dans leur journal intime, autre part que dans des oreilles amies (qui d'ailleurs finissent bien crades de toutes vos misères, malheureuses).
"Non grand-père, tout va bien mais je suis crevée et j'ai encore un exposé à terminer pour demain. J'ai peur de me planter".
"Ah très bien, je croyais que tu déprimais".
"Mais non, enfin , quelle idée...". Mathilde sentit son nez la chatouiller, peut-être que dans son monde, il se serait allongé et une fée à huit jambes aurait pu mordre dans son derrière de dégonflée pour la tirer aux confidences. Mais rien de magique n'existe ici, et rien ne lui donnera le coup de pouce qui la libèrerait de son fardeau. Pas en "live", c'est embarassant. Encore aujourd'hui, le conseil maternel restait vivace,
"Surtout, en société, ne dit rien de ce que tu as dans le coeur, ils ne comprendraient pas."
Cherchant à trouver un contre-argument, à dire non, Mathilde ne put trouver que le vide, la panne d'opinion. Quelque chose essaya pourtant de lui filer un petit coup de main,
"Ils ne comprendraient pas, tu crois?". Sa conscience, elle se prend encore pour une assistante sociale. C'est qu'elle essaie d'utiliser la psychologie, la bougresse. Bide.
Mathilde observe son grand-père qui est tout heureux maintenant qu'elle lui a sorti son mensonge d'une banalité affligeante. De toute façon les contes à dormir debout ne font pas fureur pendant les repas. Tout le monde s'en fout, des contes.
Il est où le monstre, troll, nain ou autre farfadet en cavale qui viendrait courir après ses baskets pour lui dire "Stop, accouche de ta merde, je réceptionne! Vas-y, lance!"?
Non, ça n'existe pas et puis c'est con un monstre. C'est gentil, ça veut bien faire, mais ça reste con au final. La gentillesse est démodée, alors les contes de fée finissent à la poubelle, dans la corbeille de l'ordi. Remballe tes rêves de jolies bestioles en collants bleus et au S gravé sur la poitrine, personne ne te sauvera, demerde toi avec tes utopies. Gomme parci parlà la réalité que tu trouves trop moche, car ni Peter Pan, ni Belle aux bois dormants, ni Père Castor, ni Harry Potter, ni Babar ne viendra te dire de l'ouvrir grand et de gueuler.
Mathilde parle longuement avec ses chers quand ça ne va pas, mais ça ne gueule pas. Bon Dieu! ça ne gueule pas, ça ne pleure pas, la tension reste là.
One day in paradize, quand tout sortira d'un coup et qu'on observera de belles chutes du Niagara, ce sera carrément le pied. "Vivement!" se dit la gueule d'insatisfaite.
Jamais contente celle-là. Tiens, Papy se saisit de la louche.
"Encore un peu de soupe?"
"Oh oui, merci!"
Ah si.

samedi 3 novembre 2007

mardi 30 octobre 2007

Youhou

Life is great. Pleurer de rires devant les cadeaux rigolos offerts par Tinounou, c'est si bon.

jeudi 18 octobre 2007

Encore un tour


Blasée, ou alors quoi "c'est peut-être le fait d'être malade" m'explique une telle. Bien gentille, mais ça n'a rien à voir.
A croire que ces derniers temps je n'ai pas le droit de me faire de très bonnes soirées sans le regretter amèrement. Le style "c'était tellement bon que maintenant tout le reste me semble morne". Samedi Gridouille était de retour, pour 48 malheureuses heures, parties bien trop rapidement. Samedi, les people étaient rassemblés sur la place du Vigan, à élever la voix à la fréquences des points marqués, moi j'étais avec elle. Les "ooohhhhh" résonnaient de temps à autre, le monde était de sortie, et assises peinardes non loin de là, nous riions de tout coeur, une despé dans la main, la palabre enjouée de se retrouver enfin, de rester dans le petit parc, de bouder l'écran géant parce que le rugby était relayé au second plan. De pouvoir rire à gorge déployée sans jeu ni faux semblants, le mot soirée avait retrouvé sa saveur. Bien, je regrette le bon vieux temps, à croire que les vingt ans m'a mis un sacré coup de viok. Mais oui le vieux temps c'était mieux.
Et puis aujourd'hui le repas des Lettres Modernes organisé par N et moi n'a pas pris la tournure révolutionnaire que j'attendais. Chacun ne ne s'est pas suffisamment approprié la parole, et je ne condamne pas, j'étais du lot. On renonce alors? "Calme, ce n'est pas grave, on s'en fout, ça n'a pas la moindre espèce d'importance". Ah bon. Envie de nouveauté pour combler le meilleur, malheureusement éparpillé un peu partout. Suis ronchonne ce soir, ma baisse de tension me rend hargneuse, sortez vos armures et boucliers. Ah ah ah la pauvre, faut relativiser non?
Non.
Alors bien sûr, la culture c'est génial, se bétonner de références, s'enfoncer dans la lecture et la musique. Jouer du Mudvayne et du Disturbed pour se défouler, c'est très bien mais ça va un temps. Il est où le tournant des vingt ans, de cette deuxième année de LM? Et pourquoi s'être toujours cantonnée à écrire de temps en temps, sans coups de gueule francs? Peur de la lecture, de le relecture et des jugements. Jugements de qui.
Envie de nouveauté complète, d'être déjà à la fin de l'année et de quitter le nid, enfin, depuis le temps que je ronge mon os pour ça. En attendant les cours passent. L'option "Lire le théâtre" est absolument géniale vu que la prof est une vraie passionnée, je suis toute happy d'y aller. On va aller voir des pièces au Garonne à Toulouse et bien sûr dans Albi! Elle a mis au programme des oeuvres que j'adore (misérable s'accroche à ce qui fait son quotidien, j'assume). Je râle, je suis chiante mais le problème c'est que cette année est la rebelotte de l'année dernière. Faut que ça bouge. Qui veut sortir voir des concerts, monter des projets concrets? Toujours les mêmes, et les rencontres restent décevantes. Suis une râleuse, foutez-moi des baffes. J'avais juste imaginer autre chose. Je salue Pauline partie étudier en Turquie. Le pied.
Ce soir, la remplaçante de mon kiné m'a rechauffé le coeur, le genre "ange en vadrouille sur la Terre". Une compatriote de ma région, une grande.(au passage vive les grands). La personne qui te met tout de suite à l'aise et avec qui du tac au tac tu parles de voyages, de zik et d'expo. C'est rare, trop. "Contente de te connaître", la phrase toute bête mais qui à tous les coups te remet du punch dans les veines. Tout ça tourne au récit de vie, mais je suis jeune et les gros coups de gueule m'arrivent aussi. C'est rare mais ça sort violemment quand j'ai trop emmagaziné sans rien laché. Je regarde les photos prises ces derniers mois, l'incipit d'un roman quasi-achevé, heureusement certaines choses bougent encore. Et samedi je prends mon billet de train pour Lille, yiu les chtis!

Il est où le tournant? Rien de neuf, alors? Alors fermer sa gueule et sourire encore.

dimanche 16 septembre 2007

La divine patte KO

A mort l'oïsiveté! (ma soeur me tuerait si elle entendait ça, le rythme prépa ne lui accorde pas ce privilège). Reste que je commence à saturer un peu, beaucoup, passionnément, à la folie! Morbleu! J'ai d'abord essayé de voir ce petit désagrément comme un bienfait, "oui plus de temps pour réviser le latin, oui plus de temps pour lire, pour dormir". Poubelle!
La première semaine, que du bonheur je réalisais que j'aurais pu tomber plus mal, enfin façon de parler. Je savourais les choses simples, comme écouter les oiseaux, regarder les arbres les yeux dans le vague, tout un tas de choses qui peuvent paraître niaises...Et, point capital, je ne faisais plus qu'un avec ma planche à toast, avalant livre sur livre, écrivant à la pelle. Et puis quelques visites at home, des DVS gentiment prêtés, des appels. Mais rien de tout ça ne fatigue. Juste avant ce rétalage nocturne sur la route, j'allais à pied, à vélo (invention sacrée), le bon temps. Maintenant c'est le règne du plâtre, le tyran tout blanc. Résultat j'ai abandonné les béquilles, sautant sur une seule patte pour me crever un peu plus et dormir un minimum. Appeler moi Kangourou. Heureusement que je vais parfois dans le centre, même si ce n'est que pour rester assise au café et faire 200 mètres sur mes trois jambes, au moins je change d'air. Bien sûr il y a la peinture, ça rend la journée plus agréable. En fait, il y a pleins de bons moments et tout va bien. Ma situation n'a rien de dramatique mais pour l'instant je suis en rogne. Je ne vois ma meilleure amie que rarement et ça m'irrite plus que d'habitude, le Nord est vraiment trop loin. Enfin, je vais peut-être l'appeler pour lui demander de me réserver une "chambre" dans l'hôpital psychiatrique où elle fait son stage. Sans rire, il me reste encore douze jours dans ce rythme de vie nouveau. Okay j'aime la nouveauté et le dépaysement mais pas de ce genre là. Vive les bonnes vieilles habitudes finalement.

jeudi 6 septembre 2007

Galère Tour 2ème round

Trois kilomètres à pied, ça use, ça use,
Trois kilomètres à pied, ça use les béquilles.

Poisse, et moi qui croyait avoir de la chance hier. Rien que pour mon bonheur j'ai visité l'hôpital ce matin et j'en suis ressortie avec une jambe dans le plâtre. Merveilleux, plus que 3semaines emplâtrée, puis 2 en atelle et rééducation, Mmm je sens que je vais m'amuser.

Morale de l'histoire: ne jamais courir et danser la nuit quand on est fonfon. Jamais.

mercredi 5 septembre 2007

Galère Tour terminé


Motivée comme jamais à me trouver un autre mentor que moi-même, je m'évertuais à trouver un être qui me donnerait des cours de guitare sèche. Ah oui, on m'avait caché que c'est foutrement difficile de trouver un professeur dans cette bourgade. Ou est-ce moi qui suis trop vieille (la recherche du premier cheveu blanc approche). J'ai beau m'y être prise à l'avance, j'apprenais la semaine dernière que "Oh désolé il n'y a plus de place", c'est ça oui avouez qu'à bientôt vingt balais je ne suis pas un choix de première qualité pour l'Ecole de Musique. C'est vrai aussi qu'il y a très peu de places disponibles et que ça leur fait aussi peu plaisir qu'à moi. Et le poireautage, humf! à chaque fois les quelques compatriotes de file d'attente et moi, nous nous prenions de gentilles vestes, "Pas de place, pas de place, pas de place", chanson damnée!
Je venais de terminer ma partition de 2ème année quand j'ai commencé à chercher, mais à vrai dire ils s'en fichaient royalement ces gens, et n'ayant jamais pris de cours en école, on me proposait...

Premier choix: un cours avec deux moufflets de onze ans avec les débutants (et avec la partition enfant qui va avec bien sûr, ornée de jolis dessins pour bébés), à l'aide!
Deuxième choix: payer 25 euro pour 45minutes avec un prof, non mais ils sont fous, ok ils doivent gagner leur vie mais je crie à l'injustice quand même.
Troisième choix: me résigner, et maudire tous les professeurs non compatissants.

Mais aujourd'hui j'ai dû plaire à la chance. Une vague connaissance m'a proposé un prix d'ami, et une école vient d'appeler pour m'avertir qu'une place s'est libérée. Je commence dans une semaine, n'empêche que trouver chaussure à sa patte reste une énorme galère. Il y a pas mal de demi-portions qui ne pourront pas faire d'instrument. A moins d'y mettre le prix même les plus jeunes ont du mal à trouver un cours. Le frérot attend depuis deux ans qu'une place se libère en guitare électrique et maintenant quasi-sûr qu'il n'en fera jamais il voudrait la vendre. (et merde...). Il me reste à le convaincre que d'apprendre seul c'est fun aussi.

lundi 27 août 2007

Sick of goodby's


Un jour, en feuilletant un magazine je suis tombée sur une photo en noir et blanc de Robert Frank, intitulée "Sick of goodby's". C'était d'actualité, méchamment synchro avec la réalité.
Il y a quelques mois j'en ai peint ma version, maintenant accrochée au mur de ma chambre pour faire office de déco. Mais aujourd'hui j'ai envie de le décrocher, de le ranger dans mon placard-foutoir, car le s..... est de nouveau d'actualité. Aujourd'hui, j'ai passé la journée avec une amie dont le départ approche. Ce soir, dans la demeure de cette demoiselle, ce bon p'tit repas chaleureusement offert était différent. J'en ai dégusté le moindre p'tit pois, pour profiter.
Discussions bien sûr, rires, mais en sortant de chez elle à la nuit tombante, la mélancolie a commencé à naître. Me voilà revenue chez moi, nous sommes toutes les deux tristes, voilà je suis triste.

Oh! reprends-toi! C'est pas si loin (rhumhumhum). Pas grave, train, carte 12-25ans je vous baise les pieds!

samedi 11 août 2007

Holidays, holidays...


Silent City, Malte.

Août, ouah, nous sommes déjà en Août. A la veille de mon départ pour l'Espagne je suis tout sourire. Depuis samedi, me voici de nouveau sur Albi, diable je t'aime ville. Bourrée de souvenirs, d'aprems cafés, d'aprems sur l'herbe de Rochegude, s'esclaffant du ridicule d'un bonheur si simple et si bon, de soirées... Elle est lointaine l'époque où je... n'appréciais pas du tout Albi. Mais ça fait maintenant pile trois ans que je suis là, deux ans que j'en profite vraiment, acceptant cette nouvelle vie par la rencontre de gens géniaux qui m'ont permis de la tolérer, puis de l'aimer.
De retour depuis samedi, après le camping avec les potes et les deux semaines à Malte amplement festives, ma tête ne demande qu'à se reposer. C'est toujours bon de retourner chez soi quand on a beaucoup bougé. Depuis une semaine, mes activités se résument donc à suivre les directives de l'animal paresseux, à apprécier les choses les plus simples du quotidien et à voir des têtes aimées pour passer agréablement le temps, voguant ici et là dans les rues d'Albi. D'ailleurs, je crois avoir croisé hier quelqu'un que j'ai connu, coup d'oeil trop bref, je n'en suis pas sûre. J'ai le rythme de vie un peu à l'envers, laissant avec plaisir mes insomnies dominer les nuits de ces vacances. Le pied!
Le cappucino fait maison fume à côté de l'ordi (foutu engin qui a dû être réinitialisé après plantage général, et qui a emporté toutes mes photos et beaucoup de textes dans la tombe ...avant de renaître, l'enfoiré).
Damnation, qu'il est bon de glander sur sa planche à bronzette (ô planche à toasts), de lire comme une goinfre et de discuter de tout sujet avec les membres d'une famille qui ne s'est pas non plus fait prier pour faire la fête à haute dose. Ecouter les anecdotes des autres, raconter les siennes, écrire, répondre aux lettres. Et forger profondément dans ma caboche l'idée que cette année se devra d'être plus studieuse. Elle le sera, la bougresse! Des projets nourrissent ma motivation. L'un d'entre eux me relie d'ailleurs à un certain jeune homme qui se reconnaîtra et que j'ai fortement apprécié de revoir hier. De constater avec plaisir que les mots tiennent leurs promesses parfois.

Sourire parce que ceux qui sont toujours dans le Nord, mes chers et tendres, sont encore là :)
M&M'Zzzzzz

vendredi 10 août 2007

J'étais partie pour autre chose mais...

Du haut de sa cinquantaine bien tassée, Madame Cassia aime regarder le monde. Nous autres, captifs de nos voitures, alors qu'en pleine rêverie nous observons les nuages, pouvons l'apercevoir parfois. Immobile, on l'appelle l'observatrice. Combien de fois sommes nous passés devant elle et sa maison violine sans les voir.
A cette heure, la dame Cassia enfile ses chausses de pantouflarde et d'un pas fervent, marche vers l'entrée de sa demeure. Préalablement positionnée, la chaise au tissu jaune pisse l'attend à l'extérieur devant l'entre de sa coquille. Ses vieux os, effrayés par l'expédition et par la souplesse qu'exige l'accès du malheureux dos au poste d'observation, grincent un peu. L'étape achevée, elle s'assoit plus profondément dans la chaise avec lenteur. Dans cette chaise méticuleusement placée devant sa porte d'entrée, grande ouverte. De là, de cette sublime création tout en chêne, elle a vue sur les environs et c'est ça qui la branche Madame Cassia. Chaque jour, la dame obéit donc à son habitude et regarde passer les voitures. N'ayant d'autres distractions que celle de regarder le passage des bolides polluants, elle a appris à tirer de celle-ci un plaisir des plus simples. La tourte aux champignons sur laquelle se retrournaient autrefois ses narines affamées, n'ont désormais plus goût que pour le dioxyde de carbone et les vrombissements qui le décore. Lorsqu'elle aperçoit un nouveau modèle de voiture, ses orteils s'émoustillent d'une même vigueur et s'agitent sur la piste de danse de sa chair flétrie. La dame étire alors un sourire de carnassier et salive autant qu'un loup à la vue d'un randonneur. Les pieds dans le vent, comme sur une plage où les p'tits people d'une autre trempe se farcissent au soleil, Madame Cassia bronze ses pieds blanc. Aux UV de dioxyde, cela va sans dire, car Madame ne s'expose pas au soleil, non. Elle porte fièrement le béret la protégeant du vil soleil. Ses narines, elles, dégustent à tout poil les pots d'échappement à roulettes.
Néanmoins, sans la moindre rancoeur écologique, ce spectacle lui chante de l'amour à l'humeur, et elle affiche un sourire béat. Madame vis, Madame souris. Une morale au ras de l' assiette, une morale simple en somme et dont les composants, mots trop simples, n' intéresse personne. Humains. Hou hou mains, levez-vous! Alors tous petons en l' air, adossés à la seconde chaise posée devant elle, Madame Cassia regarde les gens filer. Filer de l' étroit passage qui traverse son village à elle, son lieu dit de personne. D'elle seule, de son rat blanc et de sa bouche ankylosée de solitude. Madame Cassia savoure la route qui l' attache encore à la civilisation humaine. Elle ne tient que par ce macadam puant de trafic. Si cette route n'était pas fréquentée par les hommes, elle sentirait bon, cette route. Question nature, oui Madame, ça sentirait meilleur, mais qui se rappellerait alors de la p'tite dame. Elle serait calme et paisible, la route. Elle transformerait Madame Cassia en affreux et horrible bonhomme des neiges. Alors, seule, elle serait la proie d'une étrange bestiole. Monstre de Frankenstein rejeté par MessieursDames Monde, rencontreraitcette Madame Gorille des brumes montargnardes et qui sait... Mais de cela nous nous saurons jamais rien. Ou imaginons... la maison de Madame Cassia serait un véritable petit paradis, dont les herbes coloniseraient peu à peu le chemin humain. Monstre de Professeur Dingo et Madame longs poils blanc vivraient heureux, oui je le veux! Les broussailles recouvreraient la preuve de leur passage, et seule comme Eve aux prémisses du monde, elle serait heureuse sans savoir pourquoi. Bien sûr Madame Lavabo s'ennuierait et Madame commettrait l'erreur de demander trop. Monstre de Frankenstein ne voudrait pas aller chez le diététicien, et Madame Cassia déçue, s' emmerderait. Le vice attendu viendrait tardivement et le crime la charmerait gentiment. Progressive est l'évolution vers l'au delà. Sur son transat jaune pisse, elle pensera avec une exaltation sans nom, au façon de faire cuire la tronche de ce marmot pas beau. Finalement elle se jetterait sur le vice, la route de l'ailleurs. Ainsi appelait-on la tentation dans l'Ancien Temps, paraît-il... Elle se jetterait dessus avec avidité, m'a t-on dit. Comme Eve s' était jetée sur la promesse faite par le serpent. La mort de l'Ancien monde, et la naissance du nouveau ou du Néant.
La route, sinueuse et viciée du serpent, offrant le changement attendu, appelle alors cette mignonne et gentille Madame Cassia. La malheureuse, aveugle d'espoir, comme nous le sommes tous, se jettera avidement dessus, avant que celui-ci ne la tue. Ressusciteras-tu Madame Cassia? Ou le Saint et promis Paradis te filera t-il entre les doigts comme la route vers une autoroute à laquelle tu n' as pas droit. Loin et ailleurs de tout ce qui t' es connu.
Dix minutes plus tard, Madame Cassia se fait renverser. Ce véhicule bourré de mensonges et de désillusions dont l'homme a gavé le large coffre, a emprunté le serpent. Le serpent fuit encore et les hommes, toujours plus nombreux l'emprunteront éternellement, aplatissant toujours plus, la vieille peau de Madame Cassia.

Serpent ou la Route du Paradis.

mercredi 16 mai 2007

dimanche 22 avril 2007

Léchant le sol

"Où ça? Mais je t'attends depuis dix minutes. Quoi? ... Et t'as pas pensé à me prévenir...Allez oublie, ouais c'est ça à la prochaine." Elle raccroche.
Au vide, "C'est bon qu'elle se calme." Le portable toujours dans les mains, il soupire d'incompréhesnsion pendant que de l'autre côté elle pleure.

Quinze minutes de marche à pied plus loin, elle continue son chemin, le portable en plein marathon. Textotant son poseur de lapins, elle sent de nouveau monter les larmes et crache ce flot soudain sur l'écran griffé de l'appareil. La chorale de sanglots recommence tandis qu'elle accèlère la cadence. Un pas chancelant lui fait rencontrer le côté d'un poteau et libérée de la pensée d'antant, la douleur prend le dessus. Le portable tombe. D'un "poc" il s'écrase sur le sol mouillé. Un juron accompagne la constatation et l'abaissement jusqu'au vecteur de l'être aimé la ploie jusqu'au macadam puant. Agenouillée, tentant de remettre la coque de l'objet, un son lui fait lever les yeux, qui restent aveugles à la source de cette manifestation sonore. Le rabaissement de ses yeux lui montre que seule et face à l'objet brisée, son histoire avec lui est déjà morte. Humiliée de sa faiblesse d'évidence elle se relève par étapes et s'appuie sur le poteau en question. Un trait noir jaillit de son âme lui faisant faire un pas. Un crissement d'agonie brise le plastique de la communication, son pied ferme et lourd de vengeance broie l'illusion. La veine de colère gonflée de son front s'acharne en un apitoiement de la durée tortionnaire, car deux minutes plus tard, il ne reste que des cendres du cadeau high-tech de son homme d'autrefois.

Wouhou!


J'adore le printemps! Mes pattes courent dans tous les sens et les longs retours à se taper en rentrant de soirées ne sont plus des corvées. Il fait bon, plus de manteau ni d'écharpe étouffante parce que le soir ça caillait. Les fringues de "beau temps" sont sortis du placard et les écouteurs se scotchent aux oreilles. Et parce que mes chers et tendres s'inquiètent pour moi je ne manque pas de prendre ma compagnonne Lacrymo avec moi. Le ciel est clair, la musique fait planer et les photos s'enchainent. No problem, hormis vendredi soir "Et viens viens on va baiser, viens viens!" AAAhhh au secours mais qu'ont-ils ces mâles? Excepté ça les gens surfent sur de bonnes ondes ces derniers temps. D'accord, la bonne humeur vient en grosse partie d'avoir été au SPRRINNG FESTTIVAALL hier soir. Les groupes Babylon Circus Experience! Khod Breaker et les Dirty Fonzy! se sont mixés pour donner Dirty Babylon Breaker et Playtime, wouhouhou! La coconut et ses deux potes n'ont pu s'empêcher de danser furieusement. Les cours se terminent bientôt, j'ai organisé mes vacances, je passe bientôt le permis, le festival SKABAZAC approche et la fin des cours aussi, j'adhère! Sur cette bonne humeur je m'en retourne voir mes parents qui parlottent politique.

vendredi 30 mars 2007

Connemara

Iah iah iah, certes on a pas réuni toute la section de Lettres Modernes hier, mais on a bien fonfonné! Et à l'aise Blaise, on était autant que prévu finalement(à deux exceptions prêt), et au Conné au lieu du Sulli. Aussi assoiffés et affamés de détente que peuvent l'être des étudiants après des partiels, les boissons ont colonisé les tables. Pour qu'on arrive à réunir tous les LM va falloir en motiver pas mal, mais d'ici-là inutile de les attendre pour festoyer: BBBooonnneessss VVaaacccaances!

vendredi 9 mars 2007

Eh

Malade, des grosses gouttes d'aliments digérés s'échappent de mon gosier. Hum, appétissant tout ça, navrée mais c'est ma petite vengeance envers vous, ô chanceux qui pouvaient vous nourrir sans foncer en direction des toilettes sur un plancher glissant, avec évidemment les bonnes grosses chaussettes en laine qui vous font déraper sur tout le couloir. Miam miam, aille aille, et mauvaise humeur à la clé? Justement non. Alors est-ce mon jeûne forcé, le transport de douze cartons de carrelages d'un bout à l'autre de la maison, ou les retrouvailles familiales bien folichonnes ce soir qui me font sortir la banane je ne sais pas. Oui, on a la connerie joyeuse et solidaire. Malade (on s'en moque) et puis remontage du court-métrage, d'ailleurs très pratique à faire quand les autres participants habitent loin, hein! On monte, on descend, on finira bien par le finaliser. Demain toulouse en speed, juste de quoi visiter le Musée des Augustins et on me ramène à Albi. Musique...Pour les amateurs, les Malpolis qui étaient passés à la fac et au théâtre d'Albi il y a quelques temps, passent à Toulouse la semaine prochaine. Un spécimen familier appelle au kir, bonsoir.

lundi 5 février 2007

Pas la peine.

La discussion battait son plein, bien mangé bien bu et la peau bien tendue. Happy evening en quelque sorte. Happy life, happy time! D'autant que la semaine qui vient de passer a été excellente. Joie dans la tête.
Mais quelque chose ne va pas. Un malaise. Je l'invite à m'expliquer. Quelque chose craque, ça sort. Brusquement. Quand ce n'est pas la merde qui vous tombe directement sur la frimousse, il faut qu'elle tombe sur celle de l'un de vos proches. Evidemment. Evidemment le sujet en question fait mal. Je suis incapable de vraiment l'aider, la moindre confidence me fait flancher. Parce que je connais. Souvenir du passé. Je n'y arrive pas et j'ai la haine. Les mots ne sortent pas. Blocage total. Injustice. C'est la première fois que je me sens amputée de la faculté d'aider quelqu'un que j'aime.
La folie.
On s'est attaqué à quelqu'un que vous aimez profondément, on l'a écrasé. Le crachat abjecte sur un corps. La haine de voir, encore. Il faisait beau aujourd'hui. Je ne supporte plus rien. La fin des cours, j'abandonne mon sourire comédien. L'attente du bus, les collégiens s'entassent, deux filles sont assises sur le même banc que moi, elles critiquent à la volée toutes les personnes qui passent, en machant élégamment deux ou trois chewing-gum. Ca casse, je me casse.

Avant ça, aujourd'hui,le sourire toute la journée, mais intèrieurement ça foire. On appelle ça dégobiller proprement. Le jeu du "je vais bien" a marché divinement. C'est bon de retrouver la fac, de reparler avec ces personnes qui font depuis quelques mois partie de votre vie, mais ça foire. Ma tête foire sur toute la ligne. Chouettes retrouvailles. Ce soir, rien. Demain, "Oui oui je vais bien". Oui, j'irai bien. Faudra.

samedi 27 janvier 2007

Eux et elle, conversation violente


Bon tu nous en parles?
De quoi?
On t'a vu en revenant.
Ah.

mardi 16 janvier 2007

Les bruits qui courent


Annette Messager,
"Rumeur".


C'est l'histoire des cachotteries, oui celles qui trainent au fond des têtes, qui restent silencieuses et dont tout le monde est au courant sauf vous. Dans l'histoire, vous êtes pourtant la personne la plus concernée mais personne ne vous met au courant, à cause de l'alibi d'actualité qu'est le secret ou parce qu'ils ne savent pas non plus quels sont les bruits qui courent. Surprise! D'après les nombreuses sources de la fac (qui pour la plupart me sont inconnues et qui décidement se font de petits films perso) je suis:
-casée avec un mec depuis plusieurs mois, ????? (ah bon vous me le présentez quand?)
-célibataire et fière de l'être car j'ai récemment vécu une rupture douloureuse, ?????
-en chasse, pppfffouah
-pas nette sur mon orientation, ppfouah
-pas prête à m'engager, ?????
Enfin bref quand les gens s'emmerdent ils peuvent arriver à persuader une petite partie de la population environnante que vous êtes l'amante de Chris Corner ou encore la future femme de Oscar Wilde. Rions rions, plus c'est con plus c'est bon!

jeudi 11 janvier 2007

Encore là.

Le café siffle dans la cuisine et j’enrage de le laisser m’insulter. Course à pied avec tête pivotante et une minute plus tard j’ai de nouveau le cul posé sur ma chaise. Les cheveux pas coiffés me tombent sur le visage, je les coince brutalement derrière cette oreille qui réside sur le côté gauche de mon crâne. La bougresse me rend bien service, alors je la laisse squatter ici gratuitement, sans râler. Je commence à filer mon histoire. Violemment elle s’infiltre dans les dix doigts et pose son empreinte sous mes yeux.
Première tasse: écriture.
Deuxième tasse: tissage et relecture.
Troisième tasse: réécriture.
Quatrième tasse: stopper la caféine d’urgence. Je sors mon texte de l’imprimante, une fois dans les mains je grince et me lamente, « Qu’est-ce que c’est que ça? ». Soupirs de déception et transfert immédiat des feuilles damnées vers le tiroir de mon bureau, direction oubliettes. Quelqu’un veut du feu? J’ai un plan pas cher pour se réchauffer, mes feuilles et du feu, chaleur assurée.
Un matin j’attendais le bus quand un homme m’a demandé,
-Vous n’auriez pas une feuille par hasard.
Posément j’ai ouvert mon sac et lui ai tendu une feuille de mes écrits. Le grand inconnu me regarde, rigolard. Il lance gentiment sa pensée,
-Je pensais à une feuille à rouler.
-J’avais compris mais désolée je n’ai que ça.
-Bon pas grave, mais je garde ta page?
-Oui, lis si ça t’intrigue, je te la donne.
-Ah, c’est gentil, merci. Bye.
-Salut.
Peut-être qu’il a fait une petite flambée chez lui. Avec des compères, il a peut-être fait griller quelques saucisses. Ils auront fait décoller une flammèche de ma page, mise en boule avec d’autres détritus inflammables, et se seront réchauffé simplement.

Nuit

Bigre! A quelle heure dort cette fichue caboche? Je me suis passée deux fois le CD de sophrologie mais pas moyen de dormir. La voix molle et paisible de la bande sonore m'énerve plus qu'autre chose et me voilà de nouveau pétante de forme alors que je devrais mollement dormir dans mon lit. Je préfèrerais encore baver, ronfler et crier dans mon sommeil (quitte à me ridiculiser, oui!) plutôt que d'être encore debout à cette heure. Foutue activité nocturne. Je suis censée me lever dans 2h15, waouh. Navré cours de latin tu te passeras de moi cette fois-ci, à moins que ce faquin d'organisme ne soit motivé pour fonctionner sans carburant d'ici 08h30. A voir. Quand tout le monde pionce, que fait-on? On essaie de dormir, on se pose tranquillement, on attend, rien ne se passe, on se chante une chanson, on tourne, on fait des abdos pour se crever, on s'ennuie, on écoute de la musique, on écrit, bref. On lit, banal. On se fait des films, banal. On prend ChérieFM comme somnifère, sans résultats d'ailleurs et on oublie de profiter de ce temps gagné pour réviser ses cours. En gros, là tout de suite je m'ennuie comme un rat mort et l'écrire ne sert à rien. Que vois-je? Cette chère Henriette Walter, auteur de 'L'Aventure des langues en Occident' m'invite à relire son cher ouvrage, glurps.

vendredi 5 janvier 2007

O très cher Charles



Retour de réveillon.

En réponse à question posée. Non, le 'un-enivrez-vous.blogspot' n'est pas une incitation à la beuverie. Vous vous méprenez très chers. Ah oui?
Vous conseille report immédiat au 'Spleen de Paris' de Charles Baudelaire. Après recherche tumultueuse et sueur sur le front, se reporter à la page indiquée par le sommaire. Pour enfin, tomber sur le petit poème 'Enivrez-vous'. Sherlock, ramasse ta loupe, affaire élucidée!

Merci.

Les yeux dans le platre. Hier soir, revisionnage de Elephant de Gus van sant, en soirée DVD chez une amie, plus karaoké en improvisé: "Mon papa à moi est un ganster", Scissor sisters, dresden dolls et j'en passe...
Faire des posts sur mes soirées je ne le fais jamais. Mais là, une lancée d'enthusiasme. Merci chère amie d'être toujours aussi incontournable, de faire rire mes journées albigeoises. Merci pour la vodka à la fraise( smile!) de toutes ces choses, pour l'aprem café à Toulouse, pour ces souvenirs de concerts, de rires, de confidences, de délires. Etre bien,être complète et péteuse de joie quand on se voit. N'empêche pas de délirer avec d'autres qui me sont chers, me rappeler agréablement que deux autres personnes qui me sont très chères sont loin mais aimées, aimantes et pas si loin. Février, retour aux sources nordistes. "Il fait moche, il pleut" ah ouais? si vous saviez à quel point je souris quand je suis là-bas.
Ce matin, difficile de se lever, difficile de réveiller cette chère amie qui voudrait ouaip dormir encore. Alors hop, deux madeleines dans le bec, offertes bien gentiment histoire de faire surface, le sourire aux lèvres, la bonne humeur au rendez-vous. Se dire que cette semaine j'ai rien tafé, mais rien de chez rien, mais que je ne me suis pas emmerdée, vacances, vacances pourquoi nous quittez-vous déjà?