lundi 27 août 2007

Sick of goodby's


Un jour, en feuilletant un magazine je suis tombée sur une photo en noir et blanc de Robert Frank, intitulée "Sick of goodby's". C'était d'actualité, méchamment synchro avec la réalité.
Il y a quelques mois j'en ai peint ma version, maintenant accrochée au mur de ma chambre pour faire office de déco. Mais aujourd'hui j'ai envie de le décrocher, de le ranger dans mon placard-foutoir, car le s..... est de nouveau d'actualité. Aujourd'hui, j'ai passé la journée avec une amie dont le départ approche. Ce soir, dans la demeure de cette demoiselle, ce bon p'tit repas chaleureusement offert était différent. J'en ai dégusté le moindre p'tit pois, pour profiter.
Discussions bien sûr, rires, mais en sortant de chez elle à la nuit tombante, la mélancolie a commencé à naître. Me voilà revenue chez moi, nous sommes toutes les deux tristes, voilà je suis triste.

Oh! reprends-toi! C'est pas si loin (rhumhumhum). Pas grave, train, carte 12-25ans je vous baise les pieds!

samedi 11 août 2007

Holidays, holidays...


Silent City, Malte.

Août, ouah, nous sommes déjà en Août. A la veille de mon départ pour l'Espagne je suis tout sourire. Depuis samedi, me voici de nouveau sur Albi, diable je t'aime ville. Bourrée de souvenirs, d'aprems cafés, d'aprems sur l'herbe de Rochegude, s'esclaffant du ridicule d'un bonheur si simple et si bon, de soirées... Elle est lointaine l'époque où je... n'appréciais pas du tout Albi. Mais ça fait maintenant pile trois ans que je suis là, deux ans que j'en profite vraiment, acceptant cette nouvelle vie par la rencontre de gens géniaux qui m'ont permis de la tolérer, puis de l'aimer.
De retour depuis samedi, après le camping avec les potes et les deux semaines à Malte amplement festives, ma tête ne demande qu'à se reposer. C'est toujours bon de retourner chez soi quand on a beaucoup bougé. Depuis une semaine, mes activités se résument donc à suivre les directives de l'animal paresseux, à apprécier les choses les plus simples du quotidien et à voir des têtes aimées pour passer agréablement le temps, voguant ici et là dans les rues d'Albi. D'ailleurs, je crois avoir croisé hier quelqu'un que j'ai connu, coup d'oeil trop bref, je n'en suis pas sûre. J'ai le rythme de vie un peu à l'envers, laissant avec plaisir mes insomnies dominer les nuits de ces vacances. Le pied!
Le cappucino fait maison fume à côté de l'ordi (foutu engin qui a dû être réinitialisé après plantage général, et qui a emporté toutes mes photos et beaucoup de textes dans la tombe ...avant de renaître, l'enfoiré).
Damnation, qu'il est bon de glander sur sa planche à bronzette (ô planche à toasts), de lire comme une goinfre et de discuter de tout sujet avec les membres d'une famille qui ne s'est pas non plus fait prier pour faire la fête à haute dose. Ecouter les anecdotes des autres, raconter les siennes, écrire, répondre aux lettres. Et forger profondément dans ma caboche l'idée que cette année se devra d'être plus studieuse. Elle le sera, la bougresse! Des projets nourrissent ma motivation. L'un d'entre eux me relie d'ailleurs à un certain jeune homme qui se reconnaîtra et que j'ai fortement apprécié de revoir hier. De constater avec plaisir que les mots tiennent leurs promesses parfois.

Sourire parce que ceux qui sont toujours dans le Nord, mes chers et tendres, sont encore là :)
M&M'Zzzzzz

vendredi 10 août 2007

J'étais partie pour autre chose mais...

Du haut de sa cinquantaine bien tassée, Madame Cassia aime regarder le monde. Nous autres, captifs de nos voitures, alors qu'en pleine rêverie nous observons les nuages, pouvons l'apercevoir parfois. Immobile, on l'appelle l'observatrice. Combien de fois sommes nous passés devant elle et sa maison violine sans les voir.
A cette heure, la dame Cassia enfile ses chausses de pantouflarde et d'un pas fervent, marche vers l'entrée de sa demeure. Préalablement positionnée, la chaise au tissu jaune pisse l'attend à l'extérieur devant l'entre de sa coquille. Ses vieux os, effrayés par l'expédition et par la souplesse qu'exige l'accès du malheureux dos au poste d'observation, grincent un peu. L'étape achevée, elle s'assoit plus profondément dans la chaise avec lenteur. Dans cette chaise méticuleusement placée devant sa porte d'entrée, grande ouverte. De là, de cette sublime création tout en chêne, elle a vue sur les environs et c'est ça qui la branche Madame Cassia. Chaque jour, la dame obéit donc à son habitude et regarde passer les voitures. N'ayant d'autres distractions que celle de regarder le passage des bolides polluants, elle a appris à tirer de celle-ci un plaisir des plus simples. La tourte aux champignons sur laquelle se retrournaient autrefois ses narines affamées, n'ont désormais plus goût que pour le dioxyde de carbone et les vrombissements qui le décore. Lorsqu'elle aperçoit un nouveau modèle de voiture, ses orteils s'émoustillent d'une même vigueur et s'agitent sur la piste de danse de sa chair flétrie. La dame étire alors un sourire de carnassier et salive autant qu'un loup à la vue d'un randonneur. Les pieds dans le vent, comme sur une plage où les p'tits people d'une autre trempe se farcissent au soleil, Madame Cassia bronze ses pieds blanc. Aux UV de dioxyde, cela va sans dire, car Madame ne s'expose pas au soleil, non. Elle porte fièrement le béret la protégeant du vil soleil. Ses narines, elles, dégustent à tout poil les pots d'échappement à roulettes.
Néanmoins, sans la moindre rancoeur écologique, ce spectacle lui chante de l'amour à l'humeur, et elle affiche un sourire béat. Madame vis, Madame souris. Une morale au ras de l' assiette, une morale simple en somme et dont les composants, mots trop simples, n' intéresse personne. Humains. Hou hou mains, levez-vous! Alors tous petons en l' air, adossés à la seconde chaise posée devant elle, Madame Cassia regarde les gens filer. Filer de l' étroit passage qui traverse son village à elle, son lieu dit de personne. D'elle seule, de son rat blanc et de sa bouche ankylosée de solitude. Madame Cassia savoure la route qui l' attache encore à la civilisation humaine. Elle ne tient que par ce macadam puant de trafic. Si cette route n'était pas fréquentée par les hommes, elle sentirait bon, cette route. Question nature, oui Madame, ça sentirait meilleur, mais qui se rappellerait alors de la p'tite dame. Elle serait calme et paisible, la route. Elle transformerait Madame Cassia en affreux et horrible bonhomme des neiges. Alors, seule, elle serait la proie d'une étrange bestiole. Monstre de Frankenstein rejeté par MessieursDames Monde, rencontreraitcette Madame Gorille des brumes montargnardes et qui sait... Mais de cela nous nous saurons jamais rien. Ou imaginons... la maison de Madame Cassia serait un véritable petit paradis, dont les herbes coloniseraient peu à peu le chemin humain. Monstre de Professeur Dingo et Madame longs poils blanc vivraient heureux, oui je le veux! Les broussailles recouvreraient la preuve de leur passage, et seule comme Eve aux prémisses du monde, elle serait heureuse sans savoir pourquoi. Bien sûr Madame Lavabo s'ennuierait et Madame commettrait l'erreur de demander trop. Monstre de Frankenstein ne voudrait pas aller chez le diététicien, et Madame Cassia déçue, s' emmerderait. Le vice attendu viendrait tardivement et le crime la charmerait gentiment. Progressive est l'évolution vers l'au delà. Sur son transat jaune pisse, elle pensera avec une exaltation sans nom, au façon de faire cuire la tronche de ce marmot pas beau. Finalement elle se jetterait sur le vice, la route de l'ailleurs. Ainsi appelait-on la tentation dans l'Ancien Temps, paraît-il... Elle se jetterait dessus avec avidité, m'a t-on dit. Comme Eve s' était jetée sur la promesse faite par le serpent. La mort de l'Ancien monde, et la naissance du nouveau ou du Néant.
La route, sinueuse et viciée du serpent, offrant le changement attendu, appelle alors cette mignonne et gentille Madame Cassia. La malheureuse, aveugle d'espoir, comme nous le sommes tous, se jettera avidement dessus, avant que celui-ci ne la tue. Ressusciteras-tu Madame Cassia? Ou le Saint et promis Paradis te filera t-il entre les doigts comme la route vers une autoroute à laquelle tu n' as pas droit. Loin et ailleurs de tout ce qui t' es connu.
Dix minutes plus tard, Madame Cassia se fait renverser. Ce véhicule bourré de mensonges et de désillusions dont l'homme a gavé le large coffre, a emprunté le serpent. Le serpent fuit encore et les hommes, toujours plus nombreux l'emprunteront éternellement, aplatissant toujours plus, la vieille peau de Madame Cassia.

Serpent ou la Route du Paradis.