lundi 3 décembre 2007

Girl that speaks no words

Wong Kar-wai. Branchez moi sur le sujet et c'est la migraine assurée. Que de louanges à chanter. J'adore "2046", m'extasie devant "In the Mood for Love", mais aïlle "My Blueberry Nights" j'en pleurerais presque. Mais qu'est-ce qu'il nous a fait notre Wong? Je reste sans voix, comme Norah (la demoiselle n'ouvre pas beaucoup le bec dans le film, ça change).
Me suis ennuyée. J'ai pris une mauvaise claque. En même temps... difficile de faire du grand avec un scénario aussi bateau et puis c'est mal filmé, comme baclé. Le film commence trop vite et on y croit pas du tout. La musique quant à elle a pour fonction de combler le trop plein de rien et ça se sent. C'est vide et Norah, comme son personnage, a l'air de s'ennuyer terriblement d'un bout à l'autre du film dans lequel d'ailleurs les gens dans la détresse, c'est pas son problème. Son personnage est mou. Elle regarde, ne fait que regarder et semble complètement dénuée de caractère, bref impossible de s'attacher à elle ou de compatir à son sort. Elle se fait simple spectatrice au milieu des autres et regarde la vie s'en y participer. La compassion, elle ne connaît pas et les mots non plus. Elle doit aligner quinze phrases dans tout le film et encore j'exagère à peine. Son personnage est déprimant (oui, c'est vrai, elle a de quoi être triste, c'est fini avec son mec). Mais diable, c'est terriblement lent et pourtant "2046" l'est encore plus et ça ne l'empêche pas d'être un CHEF D'OEUVRE, mais dans ce nouveau né les plans sont ronflants. Heureusement, il y a encore une chose qui continue à m'envoûter chez mon Wong (et qui m'a empêché de m'endormir), les couleurs. Bien, la flatterie peut sembler assez basse mais j'adore les couleurs de ses films. Elles sont fortes, les alentours s'en éveillent et les coups durs des personnages en paraissent plus poétiques. Pour moi Wong c'est de la poésie en barre, des films délicieux qui se dégustent doucement pendant que le temps trace lentement son chemin, mais là j'ai été vraiment déçue. Certes, la BO du film est bonne et Norah Jones est toute mignonne mais ça s'arrête là. Question de goût, question de gggooûût! Mais! Pour un bon film sur fond de sentiments bafoués avec de la bonne musique et une voix sublime, "Once" est bien meilleur!
Je l'attendais depuis perpète ce petit bout de pellicule, ce "Blueberry"...
Je n'imaginais pas ça. Après chacun ses goûts et moi j'aurais retenu qu'aller voir un film c'est d'abord découvrir sans avoir de trop grosses attentes, sinon on est déçu.
Mais si Wong, je t'aime encore.

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