mardi 16 décembre 2008

Initiation du frérot ou résolution d'un problème

Quelle bonne âme je suis, vraiment. Oui, je me flatte mais que voulez-vous j'emmène Nicolas au Papa Now Hell Festival. Ne suis-je pas au summum de la gentillesse que de lui avoir proposé de venir, lui du haut de ses 13 ans (et de son 1m78, damned!). Bien sûr, je ne dis que des conneries, je me lance des fleurs mais en réalité c'est lui la bonne âme. Je resitue, décembre... ah oui décembre le mois de la dèche intégrale et de la prise de tête des cadeaux. Qu'offir à Papa? chaussons, cravate Père Noël? livre sur l'orgue, shit shit shit il a déjà tout. Oh un livre sur les sculptures de Sainte-Cécile, ça devrait lui plaire. Ioups, 69 euros. Ma mère, en panne d'inspiration me proposait: "Eh bien, si tu ne sais pas quoi lui offir, j'ai un nécessaire à cirage tout neuf dans le garage. Tu pourrais lui offir ça non?" Les yeux dans les yeux, éclats de rires, la mère et la fille se bidonnant, c'est sûr ça aurait fait forte impression comme cadeau. Merci môman, mais non. Petite anecdote passée, je reconclus, décembre c'est la misère. Pauline, chère compère, bosse finalement samedi matin très tôt pour gagner de quoi survivre à ce dur mois qu'est décembre. Fichtre, avec qui allais-je bien pouvoir y aller du coup? Bin, avec personne pardi. Shit! j'attendais ce concert depuis le doux mois de novembre. Tant pis, balayette et puis il y en aura d'autres. Deux secondes plus tard, je relève, "Nan en fait ça fait grave chier la dèche de décembre. Comment faire? Y aller seule? No, thanks, j'ai jamais tenté mais ça ne me botte pas des masses. Grosso merdo j'ai peur de m'ennuyer un chouia et de me sentir aussi seule au monde que Tom Hanks dans "Seul au monde" justement. Bref, je rongeais mon frein, mon cours d'Histoire de l'Art en main, quand frérot débarque. A croire que je faisais une tête de caniche affamé, il me demande ce qui m'arrive. "Rien... (plusieurs secondes passent) rien, je ne vais pas au concert vendredi soir". Je lui explique, et là petit miracle: "Et moi je ne peux pas venir?" "Euh...ah mais ouais pourquoi pas". Il me sort les yeux de Jim Carrey dans The Mask, "Sérieux? J'aurais jamais cru que tu dirais oui". Pour être franche, la plan concert avec le frère ne m'était jamais venu à l'idée, mais merde il est grand maintenant. Je n'arrive même plus à le dominer, et c'est limite lui qui me jarte de ma chambre quand j'essaie de repousser l'envahisseur. Mon orgueil de soeur aînée a fini dans le cassoulet. Inventeur des serrures je t'embrasse. Je vais donc initier ce bout de chou qui n'en est plus un aux joies des concerts, en plus ça m'arrange plutôt bien. Ma bonne action me rend bien service quand même. Une fois Nicolas remit de ses émotions, restait un obstacle de taille: les parents. Comment les convaincre que les salles de concert ne sont pas des lieux inappropriés pour les mineurs? "Et puis tu dis toujours que les toulousains conduisent comme des quiches?", "Ah bon, j'ai dit ça? T'es sûre? Non non je te promets je roulerai prudemment et dans la salle je ne le quitterai pas d'une semelle, et non maman je ne le laisserai pas aller dans les pogos. Oui, non, d'accord". Débat clos, j'ai donc ordre de ceinturer Nicolas s'il s'avance les yeux brillants vers les pogoteux furieux. J'ai aussi juré de le ramener entier, de ne pas rentrer après 2 heures du mat, car Nicolas a solfège et guitare le lendemain matin. C'est fou ce qu'ils sont devenus cool, rien à voir avec il y a quelques années. Depuis hier le frérot est donc tout crème, serviable. "Hum Nicolas, va me chercher une pomme stp... Comment ça non?". Dommage, monsieur a du caractère je n'ai donc pas réussi à en faire mon esclave. Au moins il chante mes louanges, et écoute de bons CDs histoire d'être au poil le jour J. Il boycotte juste Manimal qu'il a toujours détesté et qu'il s'amuse à parodier quand il en entend. Le blondinet trouve ça trop violent. A voir si vendredi il ne change pas d'avis. En attendant, c'est Ethersens qu'il aime le plus. Petit frère devient grand. C'est bon d'être aussi proches et de voir qu'on le reste.

Pour rester dans la veine "Concerts", ceux de Narrow Terence et d'Ez3Kiel ont été monumentaux. Sur un terrain d'entente et de convivialité, les deux groupes se sont mêlés un bon paquet de fois pour nous faire entendre des morceaux inédits dignes d'être gravés sur CD. Avec la violoniste de Narrow Terence, les deux voix masculines du groupe et les quatre membres d'Ez3kiel, on a eu un mélange vraiment original et touchant de sons, de tempo et de rythme. Leur rencontre fait plaisir à entendre. Les Narrow Terence nous ont montré qu'échanger les instruments entre les morceaux n'est pas un problème et qu'ils y trouvent leur compte de bonheur. Ils sont touche-à-tout, esprit qu'on retrouve bien dans leurs morceaux (le myspace rend moins bien de cette fusion, les sons sont moins portés, mais le talent reste là, indéniablement), et comme beaucoup de morceaux d'Ez3kiel ne comportent pas de voix, sinon pré-enregistrée, l'ajout du violon ou du chant des membres de Narrow Terence a donné un plus au talent des 4 Ez3kieliens. Le côté polyvalent qui s'est dégagé de ses expérimentations m'a cloué le sourire pendant 1h30 (durée de la première partie) qui sont passées comme un claquement de doigts. On a tous eu le sentiment qu'ils se sont bien éclatés sur la tournée. Evidemment, ils ont fini par se séparer pour nous jouer respectivement leurs morceaux, mais le côté melting-pot de la première partie valait en elle-même le coup de venir. Grosso merdo, que du bonheur!

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