jeudi 30 novembre 2006

Sonia.

Petite Sonia est dans un coin de son lit. Elle sanglote. Sa cage thoracique se tord de spasmes. Sa respiration monte puis redescend inlassablement. Heureusement Thomas est là, il partage son chagrin. La peluche est serrée si fort contre son petit cœur vibrant qu’il est comme réduit au tiers de son être. Sonia? C’est pareille. Elle est compressée, la petite peluche, la petite barbie. Elle a peur, mais elle ne dit rien.
Elle se promenait à côté de sa maman, quand elles sont passées sous une terrasse au niveau du trottoir. Sa maman a salué un monsieur, Sonia s’est retournée elle ne l’avait pas vu en passant. Il faisait chaud ce jour là. Peu importe. Il a regardé la petite Sonia, comme un papa l’aurait fait, sauf qu’un regard a tout fait basculer. Elle a vu le vice, un frisson lui a soufflé « Fais attention ». Alors, tout simplement elle a reculé et s’est cachée derrière sa maman.
« C’est encore un gros bébé, elle est timide », expliqua la maman au monsieur du balcon. La moitié de son visage était cachée par la jupe de sa maman. Deux fois moins de chance pour la maman de voir la peur de sa fille. Un œil sur deux à voir. Deux fois moins de chances de capter ce qui l’aurait peut-être éclairé sur le suspect, huit jours plus tard. Mort d’une enfant de huit ans. Nectar deux fois plus puissant d’écœurement.

« Ca pue l’horreur ici »,
« Ca pue le crime »
« Ça pue le passé que tu essaies de fuir ».
Ce n’est que du réchauffé, et le pauvre secret continue à s’engluer dans les épinards à la crème. Mais il faudra l’enlever cette particule plastifiée. Petite maman perce l’abcès dans son quotidien.

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