vendredi 19 septembre 2008

Milan Kundera

Comme si je n'avais pas déjà pas assez de livres à lire et relire, je me suis jetée sur L'Immortalité. En deux jours, j'ai dévoré l'un des meilleurs romans que j'ai jamais lu. Diable, qui est ce type? Comment peut-il plonger aussi loin sans tomber dans une réflexion ennuyeuse et déjà connue de tous. Rares sont les auteurs qui arrivent à provoquer en moi plus qu'un effleurement, qu'une demi-émotion.
En lisant le bébé de Milan, rien que de la simplicité, une douce lecture, fascinante par son emprise et sa logique. Toutes mes lectures ratées sont rattrapées, effacées, et dire que je pensais mes lectures condamnées au devoir obligatoire et barbant de l'Université. Depuis quelques mois, je m'étais repliée dans la Fantasy, trouvant les histoires loufoques et fantasques bien plus passionantes que Belle du Seigneur de Cohen, ou les atroces romans de Julien Gracq, malheureusement au programme de cette belle année de Licence...
Blasée des intellectuels et de leur grand style, des auteurs acclamés à qui on donne gloire et immortalité à chaque rentrée. L'idée de leur foutre la paix ne vient à l'esprit de personne. Les classiques me bouffaient, m'écoeuraient. Etrangement, je rejettais même Terry Pratchett qui ne me fait plus du tout rire à l'heure actuelle.
Crise de la lecture? Crise de la vingtaine? J'ai secrètement envie d'envoyer chier le devoir, de laisser mes parents dans leur rêve impossible de leur charlotte intégrant une école de commerce (où ont-ils la tête? pas sur les épaules en tout cas), de courir malgré une cheville mal remise, de m'acheter des baskets bien "mode" pour dépasser les mamies qui courent sur le chemin campagnard près de chez moi. De surprendre les gens de A à Z en envoyant valser les idées voyageant à mon sujet. Partir, plus qu'un an et cette vie étudiante se prolongera enfin à Toulouse, là où mes parents ne me reprocheront plus la musique à fond (mes voisins s'en chargeront), mes goûts musicaux étranges, mon m'en foutisme du look et mon dégoût des magrets de canard.
La Charlotte prendrait bien l'autoroute pour Lille, pour retrouver Aude et Manu, voir le réel, ne plus seulement l'entendre par téléphone, ne plus seulement le voir sur papier. Revoir la partie des gens que j'aime qui me sont inaccessibles 11 mois de l'année.
Manger une pomme, ne rien manger que l'attente de l'année prochaine, avec le grand sourire. Oui foutre Dieu, je suis impatiente de vivre cette année de Licence, la dernière, de reprendre les répèts la semaine prochaine avec les zikos. De vivre, hurler et gratter dame guitare en attendant de trouver un nouvel horizon.

Milan, tu m'as mis la patate vieille branche.

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